La caravane de la Médiation Familiale

A l’occasion de la semaine internationale de la médiation du 8 au 15 octobre 2022, un petit groupe de médiateurs familiaux adhérents à l’A.P.M.F a travaille à la réalisation de saynettes sur le conflit en partenariat avec le Téatr’éProuvette. our patienter, voici l’affiche annonciatrice de lévênement.

Le film vidéo réalisé sera visible sur les réseaux à partir de novembre 2022

Pour patienter, régalez -vous avec l’affiche annonciatrice de l’évênement.

Gagner avec la médiation familiale

Quel drôle de titre ! Comment peut-on être gagant avec la médiation ? Comment deux personnes peuvent – elles ressortir de ces rencontres sans avoir le sentiment d’avoir « perdu » du temps, de l’argent, ou leurs convictions ?

En acceptant de parler à  » l’autre « , alors que depuis des mois c’est impossible sans agressivité, colére, rancune, là dans ce local neutre, chacun va pouvoir dire des choses sans être interrompu, humilié, bousculé. Chacun y gagne en dignité.

Gagnant, oui en effet, car à chacun la possibilité de reprendre une stature de parent de son enfant, et d’être de nouveau « mère ou père » aux yeux de l’autre, c’est du gagnant-gagnant.

Et de pouvoir faire les comptes, chiffres à l’appui, pour la pension alimentaire pour les enfants, sur la vente de l’appartement, en se mettant d’accord ou non sur qui paie quoi, mais au moins en discutant calmement sur les séances d’équitation ou la tenue de foot des enfants.

Ne pas perdre son temps à ruminer sur à quelle heure vient-il les chercher ce soir, va -t-elle les prendre pour les vacances scolaires, grâce à la rédaction d’une convention parentale détailllée et négociée à deux, c’est se sentir l’esprit enfin libéré.

Accepter de changer avec la médiation familiale

C’est difficile de venir en médiation. Il faut beaucoup de courage, de détermination, de volonté à bouger. Il est parfois plus simple de continuer à se plaindre de l’autre, ou à crier dessus. Chacun, dans la vie de tous les jours, préfère rester sur des façons de faire dont on a l’habitude.

C’est difficile de venir en médiation. Être assis en face de l’autre qui vous « pourrit » la vie. L’écouter dire ce que vous avez déjà entendu tant et tant de fois…. le laisser parler sans l’interrompre, sans réagir….

C’est difficile de venir en médiation. Reconnaître que peut-être on a pas toujours raison, que l’autre « …oui des fois c’est vrai j’ai un peu abusé, triché, menti…. »

Il faut vraiment du courage pour venir en médiation.

Martine et Kévin (6)

La tension entre le frère et la sœur est palpable. C’est le moment de reprendre la parole et de brièvement résumer ce qui vient d’être dit. Je reprends les propos de Martine : si je comprends votre ressentiment vous avez l’impression de n’avoir jamais compté après de vos parents et ensuite vers Kévin : vous dites que votre sœur est insensée. Les deux parlent en même temps sans s’écouter. Je laisse quelques instants, chacun voulant me convaincre de son bon droit.

Je prends la main et leur demande à tous deux comment ils souhaitent poursuivre… Le silence s’installe. Martine les larmes aux yeux dit simplement. J’aimerai que tu comprennes que depuis toujours j’ai eu l’impression que je comptais moins que toi. Tu peux l’ accepter tel quel, sans que j’ai besoin de me justifier ?

Kévin et Martine (5)

La médiatrice se tourne vers Martine. Heureusement que Kévin était présent.. Martine relève la tête et regarde son frère.  « Mais oui bien sur tu as toujours été là.  Depuis tout petit, tu étais là.. Les parents ne voyaient que toi ne parlaient que de toi, tes réussites scolaires, comme tu mangeais bien , que tu étais sage… et j’en passe… tu te souviens comment on m’appelait ? Moi je m’en rappelle.. La Chipie. Alors là Chipie, à 18 ans elle est partie pour devenir enfin une personne sans étiquette ».  Me prenant à témoin, elle rajoute:  » je vous passe les détails de mon adolescence dans ce milieu étriqué bourgeois, conventionnel…. »

Kévin est sidéré pat la colère et le ressentiment de sa sœur. Il se tourne vers moi et bouleversé dit : « Comment c’est possible, ce sont des enfantillages… Ce n’est pas les propos d’une personne adulte sensée ». La colère monte chez chacun d’eux, la tension est palpable dans la pièce.

Kévin et Marine (4)

Deux semaines se sont passées. Ce temps de latence est nécessaire à chacun.

Difficile de ne pas ressasser ce qui a été dit et entendu. Être en conflit avec un proche nous fait nous sentir triste malheureux en colère. Parfois le temps permet de digérer les choses. Et parfois non, ce jour là, les personnes rentrent dans la pièce tendues et anxieuses.

Kévin prend la parole. Il raconte son histoure ces 30 dernières années en famille avec leur mère. Il ne fallait pas prononcer le prénom de Marine…. il a fallu combler ce manque pour elle mais aussi pour lui.. Sa petite sœur les avait oubliés prise dans son tourbillon de vie de couleurs de nouvelles rencontres… La jalousie, l’amertume qui avaient peu à peu comble le manque. Les tracas dus à la maladie de sa mère les décisions à prendre. Heureusement que lui etait là.

Marine a la tête baissé. La médiateure laisse le son des mots s’eteindre dans le silence.

La méditation familiale permet de faire autrement (Marine et Kévin -2-)

Comme convenu, j’appelle Marine. La mère me repond : oui Marine est bien là, et j’en suis très contente, ca faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vue….

J’explique brièvement le motif de mon appel. Marine ne comprend pas vraiment la démarche de son frère. Qu’ils peuvent se parler sans passer par une personne étrangère et vraiment elle n’a pas le temps en ce moment, tant elle a  à faire ici. La maison de sa mère est dans un tel état, rien n’a été entretenu depuis son départ…

Justement on pourrait se rencontrer pour en parler. Qu’ évidemment, je ne suis pas là pour donner mon avis, et que nous pourrions lister les sujets dont elle aimerait parler dans un 2ème temps avec son frère.. Kévin ne l’a jamais laissée parler sans s’énerver… oui bien sûr mais la médiation familiale perrmet de faire autrement

 » coup de baguette magique »

Kévin 58 ans m’appelle :  » Bonjour j’ai vu votre site sur la médiation familiale. Vous parlez de créer ou recréer des liens dans la famille. Voilà, ma sœur Marine a coupé les ponts avec nous, il y a plus de 30 ans maintenant. Elle voulait être libre, c’était l’époque vous savez…. mais aujourd’hui, elle a plus d’argent, elle est revenue s’installer chez notre mère. Moi je suis pas d’accord. Maman vit seule depuis longtemps, elle est âgée. Nous, ma femme et moi, on a toujours été là quand elle avait besoin. Vous pouvez faire quelque chose, il faut qu’elle s’en aille ailleurs…

… » Je lui explique que la médiation familiale ce n’est pas un coup de baguette magique, que je vais aussi entendre Marine si elle est d’accord, et voir pour les rencontrer chacun à leur tour ». Marine n’a plus de téléphone portable, j’appelle chez leur mère.

KEVIN et MARINE

Yves m’appelle pour me demander dorganiser une rencontre de médiation familiale avec ses 2 enfants, Marine et Kevin âgés de 18 et 20 ans.
 » Mes enfants ne veulent plus venir à la maison. Impossible de les avoir au téléphone.  Comment est ce que je peux faire pour  les faire venir en médiation ?  » 
Nous convenons  d’ un rendez-vous pour qu’ Yves m’explique  situation familiale.

Lors de notre première rencontre, Yves explique « Marine et Kévin étaient en résidence alternée jusqu’ à ce que je change de boulot. Et que je parte travailler à l’étranger. Mais j’ai toujours payé la pension alimentaire depuis. On s’est un peu éloignés…. et je crois qu’ils m’en veulent un peu depuis ce moment là « .

Avant d’aller plus loin en méditation familiale, j’ai besoin par sou-ci d’impartialité de rencontrer les deux jeunes. Tout d’abord, Je leurs propose un rendez-vous téléphonique individuel. Ce premier contact permet de faire connaissance, d’expliquer d’où vient la demande et surtout ce que permet une rencontre de médiation.